CES LIGNES DE TRAINS FRANçAISES AU PLUS PRèS DE L'HISTOIRE

Pour offrir une immersion historique, certains trains, touristiques ou TER, proposent des haltes bienvenues. Entre rappels de la Seconde Guerre mondiale, ruines cathares et domaines royaux, chaque tour de roue fait voyager dans le temps.

Le Train Rouge

Rivesaltes — Axat

Cette ligne plus que centenaire parcourt un territoire à l’histoire largement plus ancienne : le pays cathare. Au XIIIe siècle, à l’issue de la croisade contre les «hérétiques» albigeois (les cathares), le roi de France Louis IX – Saint Louis – voulut défendre la frontière sud de son domaine. Il y fit reconstruire ou fortifier d’anciennes places-fortes cathares. Le Train Rouge permet d’en apercevoir certaines (que l’on peut rejoindre par des navettes).

Ainsi, perchée sur un éperon rocheux à 700 mètres d’altitude, la forteresse de Puilaurens, citadelle militaire médiévale qui semble veiller sur le village de Lapradelle-Puilaurens ; ou les spectaculaires ruines du château de Quéribus, avec son puissant donjon carré, qui fut l’un des derniers refuges des Albigeois jusqu’au siège de 1255. Mais le trajet vaut aussi par ses paysages : les falaises des Corbières dominant les vignobles, les charmants villages, les étroites et profondes gorges de Galamus ou celles de l’Aude…

letrainrouge.fr 60 km, 26 € A/R, à la journée. D’avril à octobre.

Le Train touristique de la vallée du Loir

Thoré-la-Rochette — Trôo

La gare de Montoire, halte mémorielle incontournable du trajet de cet autorail, est le lieu, tristement célèbre, de la poignée de main du 24 octobre 1940 entre Pétain et Hitler. Ce jour-là, les voitures de l’Erika, le train blindé du Führer, s’immobilisèrent dans ce nœud ferroviaire à la rencontre du maréchal, ouvrant la voie de la collaboration française avec l’Allemagne nazie.

En zone occupée, la gare de Montoire présentait l’avantage d’être proche du tunnel de Saint-Rimay (509 mètres), protégeant Hitler d’éventuelles attaques aériennes anglaises. La suite du parcours est plus souriante, notamment l’arrivée à Trôo, dédale d’habitats et de caves troglodytiques creusés au Moyen Âge sur les flancs d’un coteau de tuffeau. À hauteur de Marcilly-en-Beauce, l’autorail passe par un pont enjambant une ligne à grande vitesse, où le TGV Atlantique battit en 1990 un record du monde de vitesse, à 515,3 km/h. Deux trains, deux ambiances !

ttvl.fr 36 km, 2 h 45, 15 € A/R. De mai à mi-septembre.

L’Interloire

Orléans — Saumur

La vallée de la Loire, terre d’élection des rois de France, abrite quelques-uns des châteaux les plus célèbres, qui racontent des pans entiers de l’histoire de la monarchie française. Orléans, dont le destin est lié à Jeanne d’Arc qui libéra la cité durant la guerre de Cent Ans ; le château royal de Blois, et, à proximité, celui de Chambord, ultime chef-d’œuvre de la Renaissance, commandé par François Ier ; la cité royale d’Amboise, qui vit naître Charles VIII et où Léonard de Vinci vécut ses derniers jours ; Tours, qui devint capitale du royaume durant quatre-vingts ans, quand Louis XI s’installa au château de Plessis-lèz-Tours au XVe siècle ; et enfin Saumur, dont le château devint forteresse royale sous Saint Louis.

En suivant le plus long fleuve du pays, ce TER se fraye un chemin entre vignes et coteaux creusés de caves troglodytiques et -permet de visiter l’ensemble de ce patrimoine royal.

loireavelo.fr/reservation-ter 190 km, 1 h 45 sans escale, 30 € environ l’aller. Toute l’année.

➤ Cet article a été publié dans dans le GEO HS n°111 de Octobre-Novembre 2022.

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