IL Y A 2.000 ANS, LES TOURISTES SE COMPORTAIENT DéJà MAL

Un peu partout dans le monde, les hauts lieux touristiques semblent ne plus vouloir accueillir de visiteurs. Il y a une bonne raison pour cela: les incivilités pratiquées par ces derniers paraissent de plus en plus nombreuses. En réalité, c'est le nombre de touristes qui a fortement augmenté, ce qui donne aux locaux cette impression d'invasion. «Les navires de croisière sont devenus plus grands, les voyages ont explosé après les confinements liés à la pandémie et les compagnies aériennes low-cost facilitent les déplacements d'une ville à l'autre», détaille Discover Magazine.

Ce tourisme de masse est une nouveauté, mais les voyages de loisirs existent depuis des milliers d'années. Pendant l'Antiquité, les gens aimaient aussi voyager et suivre les mêmes itinéraires, visiter les mêmes endroits, comme les touristes d'aujourd'hui. «Parfois, ils irritaient même les locaux par leur mauvais comportement», souligne le média.

Des graffitis sur l'une des sept merveilles du monde

Au temps d'Auguste, le premier empereur romain (de 27 av. J.-C. à 14 ap. J.-C.), le peuple visitait déjà l'Égypte, la Grèce, la Turquie actuelle et la Sicile –des destinations qui sont aujourd'hui encore très prisées. Dans la société augustéenne, seules les élites avaient les moyens de voyager pour le plaisir; Loykie Lominé, maître de conférences à l'Open University de Milton Keynes, affirme qu’il existe des preuves de l'existence d’une industrie touristique destinée à cette catégorie de personnes. Des preuves archéologiques montrent qu'il y avait déjà des aires de repos, des auberges et des tavernes pour les voyageurs.

Les baroudeurs de l'Antiquité n'avaient pas toujours un comportement exemplaire. Certains visiteurs romains avaient laissé des graffitis sur des monuments en Égypte, notamment sur une des pyramides de Gizeh. On pouvait y lire une phrase toujours très utilisée actuellement: «Apollonios était ici.» Les moins fortunés, qui ne pouvaient pas se payer le voyage jusque dans d'autres pays, s'offraient tout de même des vacances en dehors de Rome, dans des villas, pour passer du bon temps.

Tout le monde n'a pas apprécié l'afflux de ces fêtards. Le philosophe Sénèque le Jeune les trouvait odieux. En l'an 51, il écrivit ceci: «Pourquoi dois-je regarder des ivrognes tituber le long du rivage ou des groupes de bateaux bruyants… Qui a envie d’écouter les querelles des chanteurs de sérénade nocturnes?» Le problème de Barcelone et d'Amsterdam est donc vieux comme le monde.

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